Dans un monde où l’intelligence artificielle (IA) devient de plus en plus omniprésente, l’Union européenne a pris une initiative décisive. Le 9 décembre 2023, après d’âpres négociations, un accord historique est conclu entre les États membres de l’UE et le Parlement européen : le « AI Act », une législation ambitieuse pour réguler l’IA.
Ce récit débute dans les couloirs animés des institutions européennes, où le commissaire Thierry Breton et d’autres responsables politiques s’engagent dans un marathon de 38 heures de négociations. Leur objectif est clair : élaborer un cadre juridique pour une IA éthique et sûre, respectant les droits fondamentaux des individus et des entreprises.
Le cœur de cette législation concerne les modèles de fondation comme ChatGPT et les systèmes d’IA à usage général. Ces technologies, désormais au centre de notre quotidien, devront se conformer à des obligations de transparence strictes avant leur mise sur le marché. Les entreprises devront fournir une documentation technique détaillée et respecter le droit d’auteur de l’UE, tout en diffusant des résumés explicatifs sur le contenu utilisé pour la formation de ces systèmes.
Un chapitre crucial de cette nouvelle est consacré à l’utilisation controversée de la reconnaissance faciale. L’accord interdit l’utilisation arbitraire de la reconnaissance faciale et d’autres systèmes de catégorisation biométrique pour inférer des croyances ou des traits ethniques. Toutefois, des dérogations sont prévues pour les forces de l’ordre, leur permettant d’utiliser la reconnaissance faciale en temps réel dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et la criminalité grave.
Les sanctions en cas de non-respect de cette législation sont sévères : les entreprises technologiques risquent des amendes allant jusqu’à 7% de leur chiffre d’affaires mondial.
Cette législation, bien que saluée comme un pas en avant, n’est pas exempte de critiques. Des groupes de défense des droits numériques expriment leur inquiétude, notamment en ce qui concerne la légalisation de la reconnaissance faciale en direct dans l’espace public.
Finalement, cette législation, prévue pour entrer en vigueur au début de l’année suivante, pourrait bien servir de modèle pour d’autres gouvernements cherchant à équilibrer les avantages de l’IA avec la nécessité de mettre en place des garde-fous.
Ainsi, dans une ère de progrès technologique rapide, l’Europe se positionne comme un leader mondial dans la régulation de l’intelligence artificielle, cherchant à naviguer entre innovation et éthique.